- préméditation
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• 1361; lat. præmeditatio♦ Dessein réfléchi d'accomplir une action (surtout une action mauvaise, un délit ou un crime). La préméditation, circonstance aggravante en matière d'homicide. Ce serait « une chose digne de vous, que de faire écarter la préméditation, vous sauveriez la vie à ce malheureux » (Balzac). Meurtre avec préméditation, sans préméditation.préméditationn. f. Dessein réfléchi qui a précédé l'exécution d'une action.⇒PRÉMÉDITATION, subst. fém.A. —Action de préméditer; intention mûrie, délibérée. Les carreaux [de la fenêtre] avaient l'air, par une préméditation ou une spécialité de l'artiste, de présenter une «étude de nuages» (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.805). J'ai employé le conditionnel, non sans préméditation. La fécondité de cette politique est tout entière suspendue, en effet, à l'instauration d'un pouvoir (PERROUX, Écon. XXes., 1964, p.607):• ♦ ... un Château-Canteloup de 1878 (...). Nulle préméditation de gourmet dans ce choix; simplement ne trouvant pas la clé de la cave au vin ordinaire, mais celle de la cave aux vins vieux, j'y ai pris à peu près au hasard n'importe quoi...LARBAUD, Journal, 1934, p.303.B. —Dessein réfléchi de commettre une action, surtout mauvaise. Faire qqc. avec préméditation. Mes misérables jours se consumaient dans l'attente des pires catastrophes et la préméditation des plus cruelles vengeances (MILOSZ, Amour. init., 1910, p.189). Tout ça était du bon, du cher, mais les Allemandes ont beau faire, elles n'arrivent pas à être élégantes, il y a trop de réflexion, de préméditation dans leur toilette (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.133).— DR. PÉNAL. et lang. usuelle. Intention délibérée de commettre un délit ou un crime (et constituant une circonstance aggravante en matière d'homicide, le meurtre devenant assassinat, en matière de coups et blessures volontaires). Crime, homicide, meurtre avec préméditation; avouer, démontrer, établir, nier, prouver, retenir la préméditation. Aussitôt après l'événement, on s'en prit aux Jacobins qu'on avait jadis convaincus de la préméditation de cet attentat (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.229). J'ai donné la mort avec préméditation, lui dit Julien; j'ai acheté et fait charger les pistolets chez un tel, l'armurier. L'article 1342 du Code pénal est clair, je mérite la mort, et je l'attends (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.452). Cette femme avait tué son enfant, l'infanticide a été prouvé, le jury a écarté la préméditation, on l'a condamnée à vie (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.316).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1370-72 premeditacion «action de préméditer» (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, p.308); 1690 «dessein réfléchi, intention délibérée d'accomplir une action» (FUR.). Empr. au lat. praemeditatio «action de méditer d'avance, prévision». Fréq. abs. littér.:127.
préméditation [pʀemeditɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1572; premeditacion, v. 1370; lat. præmeditatio, du supin de præmeditari. → Préméditer.❖1 Vx. Le fait de penser à l'avance à un évènement, de s'y préparer (→ Peur, cit. 2, Descartes).2 Mod. Dessein réfléchi, intention délibérée d'accomplir une action (→ Accidentel, cit. 2).0.1 Le Général de Gaulle est venu remplir un vide dont il n'était pas la cause. Il l'a fait, certes, avec résolution et, j'en conviens, en homme qui attendait l'évènement. La préméditation ne s'applique pas seulement au crime.F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 131.♦ (1690). Cour. Dessein prémédité d'accomplir une action mauvaise, un délit ou un crime. || Qui est commis avec préméditation. ⇒ Prémédité. || Avec préméditation et de sang-froid. — Dr. pén. || La préméditation, circonstance aggravante en matière d'homicide, de coups et blessures volontaires (⇒ aussi Guet-apens). || Meurtre commis avec préméditation. ⇒ Assassinat (cit. 2). || Le jury a écarté, retenu la préméditation (→ 2. Infanticide, cit. 1).1 La préméditation consiste dans le dessein formé, avant l'action, d'attenter à la personne d'un individu déterminé, ou même de celui qui sera trouvé ou rencontré, quand même ce dessein serait dépendant de quelque circonstance ou de quelque condition.Code pénal, art. 297.2 Le vol a engendré l'assassinat par la fatale logique qu'inspire la peine de mort aux criminels. Aussi, dit-elle (…) serait-ce une chose digne de vous, que de faire écarter la préméditation, vous sauveriez la vie à ce malheureux.Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 588.
Encyclopédie Universelle. 2012.